Rise of the Ronin (PS5) : nos impressions !
Rise of the Ronin (PS5) : nos impressions !

Rise of the Ronin (PS5) : nos impressions !

Après Ninja Gaiden et Nioh, le studio Team Ninja est de retour avec Rise of the Ronin. Nous replongeant au temps des samouraïs, le titre marque également la première incursion du studio dans l’univers des open-world. Le résultat est-il à la hauteur ?


Si le nom de Team Ninja résonnera moins aux oreilles du grand public que celui d’autres compagnies emblématiques de l’industrie du jeu vidéo, le studio japonais n’en est pas moins un vétéran à l’origine de plusieurs licences reconnues, voire cultes, comme Dead or Alive ou Ninja Gaiden, sans oublier les plus récents Nioh. Ayant débuté sur des jeux de combat avant d’évoluer au fil des années vers le beat’em all, puis vers l’Action-RPG, le studio, malgré la confiance apportée par le succès et l’accueil de ses productions, n’avait pourtant jamais suivi la « mode » de l’open-world. Jusqu’à maintenant, avec Rise of the Ronin. 

Rise of the Ronin (PS5) : nos impressions !


Dès ses premières images de gameplay, Rise of the Ronin a suscité autant l’intérêt qu’une certaine réserve, notamment sur le plan graphique, où le public lui reprochait une technique visuellement datée, presque indigne de la PS5. Une fois manette en main, tranchons dans le vif dès maintenant : oui, Rise of the Ronin n’est pas une vitrine graphique, loin de là. On pourrait même dire qu’il n’aurait pas vraiment dépareillé parmi les jeux open-world PS4 si il était sorti sur ce support. Si d’aucuns seraient tentés de le condamner d’emblée pour cela, ils passeraient toutefois à côté d’une aventure certes largement perfectible, mais qui reste néanmoins plaisante, voire addictive par certains aspects. 

Rise of the Ronin (PS5) : nos impressions !


En effet, si Rise of the Ronin est le premier open-world de la Team Ninja, il est loin d’être leur premier jeu de combat, et cela se ressent dès les premiers instants. Vous incarnez ici l’une des Lames Jumelles, deux combattants entrainés conjointement depuis leur plus jeune âge à l’art du combat à deux. Ce détail marque déjà l’un des premiers atouts du soft : la gestion du combat en équipe. Si votre aventure s’écrira majoritairement en solo après le prologue, vous croiserez de nombreux personnages et pourrez en recruter certains pour vous accompagner dans certaines de vos missions et profiter de leurs facultés au combat, que ce soit en tant qu’IA ou en tant que personnage jouable. Car oui, si Rise of the Ronin est bien un jeu solo (à l’exception de certaines missions où vous pourrez jouer en coop avec vos amis si vous le souhaitez), il vous sera possible de prendre le contrôle de vos équipiers pour combattre lors des missions où ils vous accompagnent. Chacun d’entre eux possédant ses facultés propres et souvent complémentaires de celles que vous aurez octroyé à votre Lame Jumelle, leur aide ne sera pas de trop. 

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Ce qui nous amène au système de combat lui-même. Bien plus tactique que l’on aurait pu s’y attendre (une différence de plus avec l’inévitable Ghost of Tsushima), celui-ci s’articule autour de plusieurs aspects que vous devrez apprivoiser, voire maitriser. En premier lieu, et sans doute le plus important, le système de contre, qui vous demandera un réel sens de l’observation et du timing. A chaque coup porté par vos ennemis, vous aurez une fraction de seconde pour espérer contrer leur attaque et, en cas de succès, les attaquer à votre tour. Des contres répétés vous permettront de les étourdir pendant suffisamment de temps pour placer un combo dévastateur. Mais – oui il y a un mais, sinon ce serait trop simple – chaque attaque et contre réussi entamera également votre barre d’endurance (ici nommée Ki) qui, si elle tombe à zéro, vous étourdira à votre tour et vous mettra à la merci de votre assaillant. Il vous faudra donc veiller à ne jamais à court de Ki, par exemple en privilégiant parfois l’esquive au contre. De cet aspect du combat résultera un aspect stratégique bienvenu, transformant en véritable partie d’échecs le moindre combat contre un adversaire un minimum retors. Et si cela n’est pas suffisant à votre goût, il faudra également prendre en compte vos armes et styles de combat.

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Chaque adversaire arborera en effet un icône au-dessus de sa barre de vie qui vous indiquera son style de combat. A vous ensuite de vous adapter (ou non) à lui, chaque style ayant ses avantages par rapport à un autre. Ceci dit, soyons honnêtes : à quelques exceptions près et pour peu que vous maniiez bien les contres, vous pourrez aisément faire l’ensemble de l’aventure avec le style de votre choix. En revanche, on vous recommandera de ne pas négliger le choix de vos armes. Du katana à la lance en passant par les épées doubles (la liste est longue), chaque type d’arme aura ses avantages par rapport à un autre, s’adaptera mieux à un style de combat, et surtout, offrira des dégâts et une rapidité d’usage différente. Heureusement, vous pouvez en porter deux à la fois, et alterner entre elles aisément pendant un combat. N’oubliez également pas de surveiller votre inventaire puisque non seulement vous pourrez ramasser les items de bon nombre d’adversaires (sans compter les trésors et récompenses de quêtes), mais chaque arme ou accessoire/vêtement vous offrira également un niveau et des avantages au combat différents. Autant vous dire qu’entre les armes, les styles de combat et les accessoires, la richesse des possibilités durant votre périple dans Rise of the Ronin deviendra très vite gargantuesque. Sans doute trop, devrait-on dire, puisqu’il sera très vite difficile de tout mémoriser afin de profiter à fond de cette variété selon nos ennemis, et l’on sera rapidement tenté de se cantonner à un panel plus limité, mais plus facilement mémorisable et donc maitrisable. La rançon du choix…

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Vous l’aurez compris, les immenses possibilités au combat sont assurément le plus grand atout de Rise of the Ronin, conjointement avec la difficulté des affrontements qui donnera parfois au jeu de faux airs de Dark Souls (malgré une évidente répétitivité). Et en-dehors des combats ? Et bien, c’est malheureusement là où le bât blesse tant l’immense open-world de Rise of the Ronin est finalement assez pauvre en-dehors des quêtes principales. Certes, on trouvera ici des zones à libérer (pour mieux dévoiler la carte, façon Far Cry), là des quêtes secondaires pour certains PNJ, mais dans l’ensemble, tout cela se règlera en croisant le fer avec un ou plusieurs adversaires, le tout parfois mâtiné de phases de plates-formes à renfort de grappin (un item sympathique, mais très automatisé) et de chevauchées avec votre destrier. Même les choix dans les dialogues, censés influer sur l’histoire, souffriront de l’effet Beyond Two Souls avec des conséquences finalement modérées sur l’histoire globale et qui ne se révèleront que dans les derniers moments de jeu ou dans vos relations avec certains personnages. Dommage car l’univers narratif est particulièrement intéressant. 

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Rise of the Ronin se déroule en effet durant le Bakumatsu, marquant la fin de l’ère Edo et du shogunat, et le début de l’ère Meiji et de l’industrialisation du Japon en même temps que son ouverture à l’Occident. Une période charnière, symbolisée par l’arrivée des navires noirs de l’amiral Perry, et qui a vu s’affronter – politiquement et physiquement – l’ensemble du pays (les pros et les anti-shogunat), et qui se trouve ici joliment restituée. En effet, dès les premières missions du jeu, l’histoire de notre Lame Jumelle se voit intimement liée à celle des navires noirs, et la suite de l’aventure sera l’occasion d’en apprendre davantage – de façon évidemment simplifiée ou romancée – sur cette période et ses conséquences sur le Japon et son peuple, y compris via l’encyclopédie disponible dans les menus. Un soin appréciable et qui ne sera pas sans rappeler par moments les meilleures facettes d’Assassin’s Creed.

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Cette comparaison avec Assassin’s Creed, notamment le tout premier opus, pourrait d’ailleurs s’appliquer à d’autres aspects moins flatteurs de Rise of the Ronin. Outre la pauvreté de l’open-world déjà énoncée et les (parfois longues) chevauchées qui iront avec, heureusement compensées par le voyage rapide vers les zones déjà débloquées, on citera notamment l’IA pour le moins bancale. Tantôt avec des yeux de lynx à l’autre bout d’un camp, tantôt franchement aveugle alors que vous êtes sous leurs yeux, le plus comique sera sans doute de voir un adversaire se bloquer tout seul au milieu d’un combat contre des éléments du décor pourtant aussi gros qu’un tronc d’arbre. De même, difficile de ne pas pester contre une caméra qui deviendra pour le moins hasardeuse dès que votre personnage fera dos à un mur ou un élément de décor quelconque, notamment pendant les combats. Enfin, impossible de mentionner les animations des personnages (tant faciales que physiques) qui nous renverront là aussi plusieurs années en arrière. En revanche, un bon point pour le doublage incluant le japonais (même si il sera un brin étonnant d’entendre les PNJ occidentaux parler japonais aussi bien que les locaux).

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Vous l’aurez compris, Rise of the Ronin souffle le chaud et le froid. S’il pâtit de nombreux défauts, dont certains franchement indignes d’un jeu PS5 facturé au prix fort, il bénéficie également de tout le savoir-faire de Team Ninja dans les combats ainsi que d’un univers narratif vraiment intéressant. Si cela ne gommera pas le sentiment de répétitivité qui s’installera rapidement, le challenge offert par les affrontements, souvent dignes d’un Dark Souls-like, mérite à lui seul de se lancer dans l’aventure. 

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