Après un cinquième volet au développement chaotique, Metal Gear Solid fait enfin un retour teinté de nostalgie avec la Master Collection Volume 1. Rassemblant notamment les véritables chef-d’œuvres que représentent les trois premiers volets de MGS, cette compilation mérite-t-elle pour autant le détour ? Nos impressions dans la suite.
Rares sont les œuvres à avoir su marquer au fer rouge le monde du jeu vidéo et à avoir su se renouveler à travers les évolutions techniques et artistiques de ce médium à travers les années. Qu’on apprécie ou non la saga, Metal Gear Solid en fait indéniablement partie. Aussi, si vous ne connaissez pas encore ces bijoux qui ont su (re)définir le genre de l’infiltration et que vous ne disposez que d’un PC ou des consoles new-gen à la maison, vous pouvez immédiatement arrêter la lecture de ce test et foncer chez votre revendeur favori pour démarrer l’aventure (idéalement avec Metal Gear Solid premier du nom, mais démarrer avec le 2 ou le 3 est également envisageable, le créateur Hideo Kojima ayant dès le départ songé aux joueurs prenant l’aventure en cours de route tout en se permettant quelques trolls bien sentis – les fans se souviendront par exemple de la question au début de MGS 2 qui pouvait cacher toute une partie du jeu, selon votre réponse).
Non, la véritable question sera davantage à l’attention des adeptes de la saga : cette compilation des trois premiers MGS (incluant également des à-côtés comme les premiers Metal Gear de la génération MSX/NES) vaut-elle ou non d’être achetée, surtout si l’on possède encore les précédentes versions (qu’il s’agisse des originaux PS1/PS2 ou de la HD Collection sortie sur 360/PS3) ? A cette question, il est malheureusement difficile de répondre d’un « oui » franc et massif.
Pourquoi ? Tout simplement parce que cette Master Collection Volume 1 peine à vraiment se démarquer de l’image d’un simple portage Full HD (pas de 4K, sérieux ?!), même si les épisodes 2 et 3 profiteront d’une fréquence d’images à 60FPS (les aficionados apprécieront, même si pour votre humble serviteur, la fluidité y gagne ce que l’expérience cinématographique y perd). Le vice étant poussé jusqu’à réutiliser les mêmes versions du 2 et du 3 que pour la HD Collection sans prendre la peine de personnaliser l’interface d’accueil. Honnêteté ou paresse de l’équipe, à chacun de voir. Quant au premier volet, si le rendu visuel est évidemment un peu plus affiné par rapport à la version originale PS1, on reste toutefois dans la veine d’un simple portage amélioré, bien loin de ce qu’avait pu nous offrir l’excellente version GameCube rebaptisée The Twin Snakes (dont on attend encore et toujours un portage). Bonne nouvelle néanmoins pour ce MGS1 : le choix des langues est disponible, dont la cultissime VF.
De même, alors qu’on aurait pu espérer voir les limites de ce portage compensées par divers bonus (au hasard, les différents making-of ou les ajouts des éditions Substance et Subsistance du 2 et du 3), que nenni : ce sont les « simples » versions de base de chaque jeu qui seront proposées ici, les maigres bonus comprenant simplement les VR Missions, ainsi que les versions MSX/NES donc, et des livres numériques. Un choix possiblement lié au fait que chaque jeu soit proposé indépendamment à la vente par Konami en plus de cette édition, ce qui expliquerait également pourquoi au lieu d’un menu de choix du jeu directement ingame, chaque opus devra être lancé depuis le menu de base de la PS5. On a connu plus ergonomique…
On pourrait disserter longuement sur le sujet, mais vous l’aurez compris, l’intérêt de cette Master Collection dépendra entièrement de deux facteurs au choix : si vous avez ou non déjà joué aux jeux, et si vous êtes un vrai fan tenant absolument à disposer des dernières versions en date. En l’état, les différences entre cette Master Collection et les versions d’origine (pour MGS1) ou la HD Collection (pour le 2 et 3) nous semblent suffisamment limitées pour questionner l’acte d’achat, surtout au prix fort. Cela ne remet heureusement pas en cause la qualité des jeux en question, dont on ne cessera jamais de chanter les louanges, même vingt-cinq ans. La marque des chefs d’œuvres !
(La note finale s’applique donc à cette édition finalement assez paresseuse techniquement, compensée par la présence de trois jeux sans compter les à-côtés. Pour les jeux eux-mêmes, voyez-y un 9/10, voire un 10/10 )