Only God Forgives
Only God Forgives

Only God Forgives

Réalisateur
Nicolas Winding Refn
Acteurs
Kristin Scott Thomas, Ryan Gosling, et Vithaya Pansringarm
Pays
Danemark et France
Genre
Drame et Thriller
Durée
90 min
Titre Original
Only God Forgives
Notre score
7

À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.
Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …

Film présenté en compétition au 66ème Festival International de Cannes

 

L’avis de Fabien :

Le danois Nicolas Winding Refn et sa star de Drive Ryan Gosling ont reformé leur duo explosif pour Only God Forgives, un film de vengeance en Thaïlande.

Plus radical que Drive dans sa narration avec des dialogues réduits au strict minimum au profit de visions d’horreur et d’un déchaînement de violence qui n’épargne aucun membre de cette famille dysfonctionnelle, Only God Forgives est une plongée dans l’enfer de Bangkok où la mort envahit le plan et emporte les personnages; il recèle les ingrédients d’un cauchemar ultra-violent : un policier étrange qui se prend pour Dieu, à la fois juge et bourreau mais est aussi adepte de karaoké (bienvenue dans l’univers singulier de Nicolas Winding Refn!) une mère machiavélique (surprenante Kristin Scott Thomas) qui entraîne son fils cadet dans une spirale infernale (Gosling dans un rôle encore plus mutique et secret que le Driver), des teintes d’un rouge incandescent (réminescences du décor inquiétant du Suspiria d’Argento), des images subliminales morbides. Nicolas Winding Refn dégraisse au niveau dialogues et explications psychologiques afin de faire monter la tension dramatique par l’accumulation d’images dantesques qu’une mise en scène hypnotique à base de lents travellings et de ralentis relie, dans une logique surréaliste, bien aidée par le score dément de Cliff Martinez.

Trip visuel et sonore assez hallucinant, Only God Forgives marque aussi pour son histoire tragique, sur la frustration sexuelle, l’incommunication entre proches et l’auto-punition. Plus proche de Valhalla rising que de Drive, Only God Forgives raconte un voyage mystique, celui du personnage de Gosling, où la souffrance est le passeport pour une renaissance.

Présenté par Thierry Frémeaux comme le film punk de la sélection, le nouveau Winding Refn tient en effet toutes ses promesses.

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 L’avis de NicoH :

A chaud au sortir de Only God Forgives, voilà venu le moment d’en dresser un avis. Et c’est devant cette page blanche à remplir que je me rend compte que faire une critique objective et constructive de OGF relève presque de l’impossible. Pourquoi ?

Ni novice, ni confirmé en matière du ciné de Winding Refn (j’ai vu – et adoré – Drive, Valhalla Rising m’avait ennuyé, et je dois toujours terminer Bronson, que je ne trouve jamais le temps de voir en entier), je savais à quoi m’attendre en entrant dans la salle : tout et rien à la fois. Au final, c’est peut-être comme ça que OGF se définirait le mieux.

Rien car l’histoire du film est absolument creuse (une banale histoire de vengeance), que les scènes et les plans s’enchaînent sans réel sens, que les acteurs semblent parfois à côté de la plaque pour un non-initié, que les répliques prêtent parfois à sourire, que la surabondance de violence en déroutera certains…

Tout : car Winding Refn n’est pas un banal réalisateur comme on en découvre toutes les semaines en salles. Il a son style, ses idées, et sa manière de nous embarquer. Aller voir un film de Winding Refn en espérant un film d’action à la Transporteur (dédicace à une connaissance), c’est comme aller voir un Michael Bay en espérant du Gaspar Noé. Dès lors, une fois que l’on accepte que OGF n’est pas un film pour « tous publics » au sens figuré, alors tout ce qui a été dit précédemment devient la véritable force d’un film auquel il faut littéralement s’abandonner pour se laisser embarquer dans un trip extra-sensoriel comme Valhalla Rising en son temps (OGF étant, à mon sens, à l’exact milieu entre Drive et Valhalla Rising). Et le film de s’écouler tout seul, sans que l’on ait conscience des minutes qui passent. Et la musique absolument sublime de nous guider tout du long. Et le générique de fin d’arriver sans que l’on comprenne vraiment l’histoire que l’on vient de voir, mais avec une sensation étrange, celle d’avoir vraiment été embarqué quelque part, sans savoir réellement où, ni comment.

A se demander si OGF n’est pas la réponse de Refn à tous ceux qui ont adhéré à Drive par pur effet de mode et de masse, sans jamais vraiment l’aimer, ni le comprendre et qui trouve à la fin le moyen de reprocher à OGF de ne pas être un film d’action !.

Ici, plus de tricherie possible, ni de juste milieu : soit on embarque, soit on déteste…

Only God Forgives
Only God Forgives
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