Ninagawa est un puissant homme politique japonais. Sa petite-fille est assassinée et le suspect se nomme Kunihide Kiyomaru. Un homme qui a déjà tué par le passé. Trois mois plus tard, Ninagawa décide de poster des annonces dans trois grands journaux, explicitant qu’il offre une très grande récompense à l’homme qui tuerait ce meurtrier. Craignant pour sa vie, Kunihide se rend à la police. Mais la récompense proposée par Ninagawa attire les foules… Ce qui ne facilitera pas le transfert du prisonnier.
Film présenté hors compétition au 66ème Festival International de Cannes
L’avis de Fabien :
Deux ans après sa première sélection cannoise avec Hara-Kiri-Mort d’un samouraï, le japonais Takeshi Miike est de retour en compétition avec un film d’action à destination d’un large public, Shield of staw. Malgré un pitch génial qui ne devrait pas tarder à faire l’objet d’un remake aux Etats-Unis, Miike ne parvient pas à insuffler le rythme trépidant qu’on pouvait attendre de ce western urbain diablement excitant sur le papier.
Après une exposition efficace où Miike va à l’essentiel pour présenter ses personnages et mettre en place son intrigue sous haute tension (des millions de suspects potentiels peuvent répondre à l’offre alléchante du milliardaire qui désire plus que tout se venger de l’homme qui a assassiné sa petite-fille), le récit démarre le pied au plancher avec une grosse séquence d’action pyrotechnique de facture hollywoodienne avant de patiner sérieusement pour le reste de cette mission impossible. Empruntant différents moyens de locomotion sans aucun souci de vraisemblance pour rejoindre Tokyo, les policiers chargés d’escorter le jeune assassin se suspectent tour à tour d’etre une taupe et s’interrogent sur le sens de leur travail (pourquoi risquer sa vie pour protéger un tueur dont la tête mise à prix pourrait leur rapporter un pactole?). La succession mécanique de scènes liées à la paranoïa et à l’examen de conscience des hommes de loi parasitent le rythme de ce film finalement avare en action alors que le postulat de départ laissait augurer un résultat autrement plus tendu et nerveux.
