Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Jimmy Picard, un Indien Blackfoot ayant combattu en France, est admis à l’hôpital militaire de Topeka, au Kansas, un établissement spécialisé dans les maladies du cerveau. Jimmy Picard souffre de nombreux troubles : vertiges, cécité temporaire, perte d’audition… En l’absence de causes physiologiques, le diagnostic qui s’impose est la schizophrénie. La direction de l’hôpital décide toutefois de prendre l’avis d’un ethnologue et psychanalyste français, spécialiste des cultures amérindiennes, Georges Devereux. JIMMY P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) est le récit de la rencontre et de l’amitié entre ces deux hommes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, et qui n’ont apparemment rien en commun. L’exploration des souvenirs et des rêves de Jimmy est une expérience qu’ils mènent ensemble, avec une complicité grandissante, à la manière d’un couple d’enquêteurs.
Film présenté en compétition officielle au 66ème Festival International de Cannes
L’avis de Fabien
Cinq ans après Un conte de noël, Arnaud Depleschin est de retour en sélection officielle avec Jimmy P. où il se confronte aux grands espaces américains à travers la rencontre et l’amitié entre un psychanalyste et anthropologue français et son patient, un indien Blackfoot souffrant de divers maux (migraine, cécité temporaire), à l’hôpital militaire de Topeka au Kansas.
Depleschin choisit de traiter sur le même plan le thérapeute Georges Devereux et son patient Jimmy Picard dont nous découvrons petit à petit l’histoire personnelle et intime au gré d’un récit naviguant entre de nombreux dialogues lors des séances d’analyse mais aussi des flashs-back sur le passé militaire et sentimental de Jimmy, des scènes oniriques et des moments consacrés à la vie amoureuse compliquée du médecin.
La mise en scène posée avec sa belle photographie mettant en valeur aussi bien la présence des acteurs que les paysages sauvages du Kansas est axée sur les échanges entre ces deux personnages principaux dont la rencontre inattendue sera bénéfique à la fois au patient dont l’âme blessée sera apaisée et le médecin qui trouvera dans l’expérience un motif de satisfaction personnelle et de reconnaissance professionnelle qui lui faisait défaut en Europe où n’étaient pas appréciées ses positions anarchiques et controversées.
Porté par un superbe duo d’acteurs en alchimie, Del Toro en patient fébrile à l’âme fissurée et Amalric en docteur dynamique et secret, Jimmy P. est un beau film humaniste à prescrire au plus grand nombre.