L’avis de NicoH : Alors que le cinéma a cédé depuis longtemps à la mode du reboot (Spider-Man, paix à ton âme), le jeu vidéo lui emboite le pas en ressuscitant l’une de ses plus grandes icones : Lara Croft. Et non content de lui offrir un relooking complet (de barbie bimbo brune, la belle devient une tendre girl-next-door tout en gardant son statut de véritable fantasme pour geeks), les équipes de Square Enix ont également su revenir à l’essence de Lara Croft tout en lui ajoutant cet aspect « Origins » ou « Begins » qui a tant profité à des licences comme Batman ou Rayman.
C’est ainsi que démarre le jeu : Lara Croft fait partie d’une équipe scientifique qui, après un naufrage, se retrouve livrée à elle-même (l’équipe, pas seulement Lara) aux prises avec les membres d’une secte assez étrange qui ne compte pas les laisser partir si facilement. On en est qu’au scénario et pourtant, c’est là l’une des excellentes idées du soft : si Lara agit toujours autant en solo, elle apparait plus fragile, et donc plus humaine que jamais, et n’hésite pas à chercher du réconfort près de ses amis. L’empathie du joueur pour cet amas de polygones et de pixels en ressort forcément grandie, surtout quand les développeurs n’hésitent pas à lui en faire baver (certaines morts sont particulièrement osées).
De polygones et de pixels, parlons en tout de suite : graphiquement, le jeu est une véritable tuerie. Testé principalement sur une machine moyenne en réglages normaux/élevés, le titre est une beauté de tous les instants. D’un bunker en ruines aux sommets des montagnes, les décors sont à tomber par terre, imprégnés d’une atmosphère lugubre assez saisissante (oui, on est pas dans Far Cry 3 !). Tout juste déplorera-t-on quelques rares bugs d’affichage (un mur qui apparait en vision périphérique sur le bord de l’écran, puis disparait lorsqu’on est face à lui tout en nous empêchant de passer). Quant aux animations de Lara, elles sont simplement criantes de vérité, rappelant souvent le travail effectué sur un certain Nathan Drake dans ses dernières aventures. A noter que si le jeu est déjà superbe et fluide en configuration moyenne, il reste presque tout aussi jouable en configuration élevée sur la même machine de test (seules quelques baisses de framerate étant à déplorer dans les phases agitées). Un excellent travail d’optimisation, au service du plaisir du joueur et de la jouabilité.
Côté jouabilité justement, faisons simple : c’est excellent. Si les hardcore gamers fans de la 1e heure déploreront certains changements, force est de reconnaitre que Tomb Raider a su opérer les choix qui s’imposaient à l’heure de la « casualisation » des plus grandes licences (attention : « casualisation » ne signifie pas « facile » !). Fini le Tomb Raider à l’ancienne (même la saga Anniversary est mise au placard) et bienvenue dans le Uncharted-like. Et attention : manette conseillée !
Désormais, plus de sauts millimétrés, ni de rares points de sauvegardes, vive les sauts assistés et les checkpoints à outrance. Les niveaux sont désormais plus linéaires, moins labyrinthiques (encore plus si vous avez débloqué l’option « instinct de survie »), mais offrent régulièrement plusieurs possibilités d’approche pour peu qu’on se donne la peine d’explorer les environs. Le tout est servi par des commandes très simples et intuitives. Excellent travail de Level Design.
Mais Tomb Raider ne s’est jamais limité à l’exploration pure, et le titre réserve là aussi une sacré dose d’action. Et là encore, c’est du tout bon, tout en n’hésitant pas à renouveler la license. Les combats au corps-à-corps sont régulièrement à l’honneur (mais se résument un peu trop souvent à un ou deux coups bien placés suivi d’un finish move. Dommage, mais ça reste plaisant à jouer). Mais la belle n’est plus Rambo, on vous l’a dit, et il faudra souvent laisser parler la poudre. Côté armes par contre, excellent point : le choix est assez minime, mais chaque arme est customisable (y compris l’arc, à la mode depuis Far Cry 3 et Assassin’s Creed 3) et il sera possible d’ajouter un tir secondaire à plusieurs d’entre elles. Les possibilités s’en retrouvent décuplées, tout comme le plaisir de jouer. On déplorera juste l’absence d’un vrai système de couverture façon Uncharted ou Gears of War (Lara se baisse automatiquement, mais ce choix se révèle assez contraignant). Quant à l’IA, elle alterne le bon et les moins bon selon les passages, mais l’ensemble est assez positif et nous sollicitera régulièrement les méninges.
Un mot enfin sur le doublage : si la VF est assez réussie, elle n’atteint pas le niveau d’Uncharted et on préférera sans conteste la VOST pour une raison simple : en VF, la doubleuse donne trop souvent l’impression de lire son texte, l’ambiance générale en prenant pour son grade. Mais il s’agit d’un avis très subjectif. (Attention pour les consoleux : la VOST n’est apparemment pas présente sur 360).
Au final, ce reboot confirme tout le bien qu’on pensait de lui depuis la 1e bande-annonce. Hissant à nouveau Lara Croft au sommet après des années d’égarement et de vache maigre, Tomb Raider 2013 se révèle un indispensable, un incontournable quelle que soit la machine. L’avenir de Nathan Drake étant incertain avec l’arrivée des nouvelles consoles, on espère que Lara Croft en prendra le relais pour les fans du genre. C’est bien parti pour, en tout cas !