Mike Banning, ancien garde du corps du président des États-Unis, s’occupe désormais des basses besognes des services secrets. Lorsqu’un commando nord-coréen lance une attaque sur la Maison Blanche, prenant en otage le président américain et son fils, il se retrouve seul à pouvoir leur venir en aide. Deux ans après avoir été tenu responsable de la mort accidentelle de la Première Dame, il va pouvoir faire preuve de sa loyauté et de sa bravoure.
L’avis de Manuel Yvernault :
Une chose est sûre, avant même d’entrer en salle, nous savons à quoi nous attendre. Il est donc bon de porter un regard critique sur de tels projets avec le recul nécessaire. C’est uniquement en successeur des films des années 80, 90 que La chute de la Maison Blanche s’inscrit.
Tout y est, cocktail ou plutôt mélange fourre-tout, compilation d’ingrédients, des films bourrins d’un autre temps. Sans doute un peu plus, car totalement assumé, voire déversé, dans un excès qui l’inscrit définitivement comme un moment de cinéma où on laisse son cerveau à l’entrée. Rien n’est sérieux ici, tout est invraisemblable, l’histoire se moque totalement des vraisemblances géopolitiques, de la continuité ou de la crédibilité des scènes; idem quant à l’évolution de l’action, des choix opérés. La Maison Blanche doit être mise à sac, peu importe les moyens. Sur ce point, le film est vainqueur haut la main, on aura rarement vu un film oser avec autant de culot mettre en scène un scénario si tiré par les cheveux. Le propos n’étant pas la crédibilité mais comment donner un semblant d’histoire au genre avec un cahier des charges suivi à la lettre.
C’est parti, le héros qui ne se remet toujours pas de n’avoir pu sauver la vie d’un protagoniste, le « flash news » qui défile sur la télévision en quasi off, aura son importance, le traître, le sacrifice humain avec sirène musicale en fond, le compte à rebours qu’on doit vraiment, mais vraiment arrêter, bref liste non exhaustive. Tout y est, vraiment !
On se croirait presque entre Piège en haute mer, Cliffhanger et Air Force One.
Peu importe qu’un avion blindé d’armes jusqu’aux moteurs puisse survoler Washington sans qu’on le détecte avant même d’arriver à la « White House », tout n’est que pur délire afin de mettre en scène une multitude de scènes d’action (aux effets spéciaux, plus ou moins réussis d’ailleurs).
Une fois qu’on comprend à peu près le concept, le mode tir automatique du film est en place.
Alors pourquoi saluer le projet, ne serait-ce qu’un petit peu ?
Pour son casting étonnant, plus par sa quantité que par sa qualité (Mélissa Leo est même présente), Gérard Butler toujours aussi limité mais campe son personnage comme le genre le demande.
Et puis les scènes d’actions sont culottées, grossières, réussissent là où d’autres ont échoué dans cette livraison marketée.
La messe est dite, ce film est uniquement un divertissement, une production qui surferait sur la vague du revival (retour récent de Stallone et Schwarzenegger), plus tendance qu’hommage finalement, à un cinéma passé qui avait réussi à inscrire certains noms de comédiens sur l’étiquette même du genre (Stallone, Seagal…)
Millenium Films derrière tout ça n’est donc pas un hasard, Expendables, c’est eux, le « chef d’œuvre », Le Pacte également.
Alors on ne boude pas son plaisir, on ne tire pas sur l’ambulance sans en connaître la couleur, on conseille simplement le film à ceux qui aiment voir ce genre de « divertissement » et pour le coup à défaut d’en changer ou renouveler les codes, La chute de la Maison Blanche est la copie fidèle de ce qu’on faisait, il y a 20 ou 30 ans déjà. Pour certains, ce passé, s’inscrit dans le ridicule, pour d’autres la nostalgie « mononeuronale » a toujours du bon. A bon entendeur.